jeudi 28 novembre 2013

Quand le Slam redonne de l'espoir

Grand Corps Malade et Richard Bohringer
Course contre la montre


Quand la musique accompagne la poésie...le Slam

   Grand Corps Malade-J'ai mis des mots


Une des campagnes françaises contre les violences conjugales (2010)

         



Une subtile alchimie

Si poser des mots sur ses émotions est un moyen de se réapproprier sa vie, de se reconstruire jour après jour après une agression physique ou sexuelle ou ..., il arrive bien souvent qu'il soit très dur de trouver ces mots ou même qu'ils ne viennent pas du tout.
Oh combien il est douloureux de revivre ces émotions, sentiments, perceptions et sensations! L'envie de tout oublier, que rien n'ait existé, de tout effacer de sa mémoire, de réduire à néant la mémoire du corps, de "déconnecter" son esprit de cette horreur s'impose d'elle-même. Sans parler des nombreuses situations où tout est enfoui, soigneusement "oublié" par un des mécanismes de défense du psychisme, le refoulement, qui protège et permet de survivre le temps de pouvoir vivre avec. 
Les mots peuvent aussi être bien trop crus, rudes, ou arides pour permettre d'exprimer pleinement tout cette palette d'émotions. 
Et il est dès fois où les mots tout seul ne parviennent pas à retranscrire ces violences avec l’essentielle justesse, force, et subtilité nécessaire.

L’image (sous toutes ces formes) et la musique, puissants vecteurs d’émotions par essence, deviennent alors une aide précieuse pour libérer la parole ou pour la compléter.
Une image, une musique pour décrire un ressenti sur lequel aucun mot suffisamment précis ne peut se poser, ou à l’inverse pour faire ressurgir soudainement une émotion enfouie mais si douloureuse. Dans un sens comme dans l’autre des associations se font. Le contenu de l’un renforce et éclaire parfaitement le mot, le contenu de l’autre trouve enfin une voie pour s’exprimer. Des liens se nouent, les mots, l’image et la musique s’imbriquent jusqu’à ne plus former qu’un : le message passe alors tout naturellement dans toute son exactitude.
Et si l’extrême dureté de ces violences dérangent au point d’être quasiment tabou, c’est en unissant tous les moyens d’expression qu’il devient alors possible d’informer et de sensibiliser au mieux le plus grand nombre.
Informer et sensibiliser sur toute les violences physiques, psychologiques, sexuelles qu’elles soient intrafamiliales (sur les enfants, les femmes -et les hommes-,  sur les personnes malades et(ou) en situation de handicap, sur les personne âgées ou dépendantes, …) ou sociétales (harcèlements au travail, intimidations, insultes, discriminations du fait du sexe, de l'orientation sexuelle, de la religion, de l’origine, du handicap, de l’âge,…) et leur florilège de conséquences si peu et très mal prises en charge.

Informer, sensibiliser et prendre en charge ces violences  en posant des mots, de l’image et de la musique.
Créer la parfaite alchimie pour que ces maux soient enfin entendus.








lundi 25 novembre 2013

Journée mondiale contre les violences faites aux femmes 2013

  
Que ce soit par insouciance, inconscience, inconstance, bêtise,  égoïsme, intérêt,  méchanceté, manipulation, perversité, cruauté  ou..., l'être humain est capable du pire. 
La douleur, la souffrance morale, le sentiment de détresse, de honte, de culpabilité, ..., et le cortège de  conséquences qui en découlent, sont si lourds à porter qu'il apparaît comme une évidence qu'il est nécessaire de les prendre en charge. 


Et pourtant...


Combien d'enfants, de femmes se noient dans leur souffrance sans même avoir pu dire quoique ce soit.  
La violence tout le monde en parle, impossible d'échapper à ce matraquage médiatique, à ce bruit de fond permanent oppressant « d'explosion » de la violence. 


Et pourtant... 


Les victimes sont étrangement comme « absentes », la douleur invisible, la souffrance soigneusement étouffée. Ce tapage médiatique est souvent lui-même difficilement tolérable car la violence y est comme « désincarnée », vidée de la très dure réalité qui la constitue. 
Ce brouhaha est une violence à lui tout seul, les victimes n'existent pas ! Pendant que les victimes disparaissent derrières les chiffres et les statistiques sur les violences, leur douleur n'est ni entendue, ni prise en charge. C'est finalement un peu tout le monde qui se sent agressé et ce climat aux relents nauséabonds crée de nouvelles violences, violences qui elles ne sont pas entendues.


Et pourtant...


Les victimes de violences sont bien réelles et c'est dans un intolérable silence qu'elles tentent de survivre. 
En cette journée mondiale contre les violences faites aux femmes il nous faut sortir de cette torpeur et enfin tendre l'oreille vers ce qui est important. Ces violences il nous faut en parler encore et encore comme chaque 25 novembre et comme chaque jour de l'année. 

D'abord écouter et tout mettre en œuvre pour libérer la parole sur cette violence qui dérange. Des femmes meurent chaque jour de notre insoutenable lâcheté. Sensibiliser dès le plus jeune âge, mener des actions de prévention, informer, montrer la réalité de cette abomination sans gêne ni tabou, mobiliser les pouvoirs publics pour qu'un jour cette horreur soit traitée comme elle le devrait...une Urgence. 

En attendant ce jour, tant attendu malheureusement, il nous faut tendre la main et soutenir les femmes, toutes les femmes.
Les associations d'aide aux victimes manquent cruellement de personnel formé, d’argent, de lieux où s'implanter, d'espace publics où s'exprimer, de lieux d'accueil  pour faire ce qui doit être fait : écouter, recevoir, et accompagner les femmes en souffrance, des femmes bien souvent à la rue quand elles fuient pour sauver leur vie, sans parler de la vie de leurs enfants ! 

La souffrance est telle que ce vertigineux silence est incompréhensible et d'une violence inouïe pour toutes ces femmes.
L'absence de réponse à cette intolérable vérité est une atrocité subie par des milliards de femmes dans le monde.


Et pourtant… il s'agit de la moitié de l'Humanité.




25/11/2013